Le passage de la nuit, de Haruki Murakami (Japon)
Une nuit à Tokyo, entre le dernier train du soir et le premier du matin, entre minuit et 7h.
Mari, une jeune japonaise de 19 ans, s’est enfuie de chez elle pour la nuit. Elle est déstabilisée dans ses relations avec sa sœur, la belle Eri, mannequin, qui attire tous les regards et toutes les attentions, mais qui a décidé de dormir depuis 2 mois.
Plusieurs personnages gravitent autour de Mari, personnages esquissés dont on connaîtra un petit bout de vie, grâce à des confidences inachevées, des histoires qui commencent mais dont on ne saura pas la suite. Plus ou moins directement, ils permettront à Mari de réfléchir sur sa relation avec sa sœur.
Le plus étrange, dans ce roman, est la façon dont Murakami nous transforme en voyeurs. Certaines scènes sont décrites (j’allais dire "tournées") comme si nous étions une caméra, avec des zooms, des travellings... Murakami nous rappelle que "nous ne sommes qu’un point de vue, nous sommes dans l’incapacité d’agir sur la situation". Et il se passe alors des choses étranges, une sorte de transfert dans un monde parallèle, à travers un écran de télévision débranché. Mais, avons-nous rêvé, ou est-ce Eri qui rêve, ou encore est-ce la symbolisation de l’enfermement d’Eri ?
"La nuit possède une horloge différente. (...) Inutile de lui résister". La ville est étrange, la nuit ; les relations entre les gens sont différentes. Ce livre, plein de références musicales, joue une petite musique de nuit bien à lui et attachante.